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26 sept. 2023

Votre conseiller financier survivra-t-il à l'IA ?

par Hugues Foltz Vice-président exécutif

Technologie, Intelligence artificielle

L’argent mène le monde, on le sait trop bien. S’il y a bien que quelque chose qui génère du stress à une majorité d’entre nous, surtout en période d’instabilité économique, c’est la finance! Sujet attirant et prometteur pour certains, alambiqué et ennuyeux pour d’autres, il n’en reste pas moins que nous devons tous, à un moment ou autre, nous attarder à des questions d’épargne, de placements et d’investissements. Ainsi va la vie.

N’empêche, il faut tout de même avouer que le monde de la finance n’est plus ce qu’il était. Finie l’époque où on devait absolument se déplacer à notre caisse populaire, prendre d’innombrables rendez-vous et faire d’interminables appels: la facilité et le confort des services bancaires en ligne ont maintenant la cote, particulièrement depuis la pandémie.

Avec des offres allant des applications mobiles aux plateformes d’investissement automatisées, les services financiers sont aujourd’hui devenus plus transparents, personnalisés, rapides, et par-dessus tout, accessibles.

L’intégration de l’IA dans la planification financière et la construction de portefeuille présente un immense potentiel d’efficacité, de précision et de sécurité. Elle aide à optimiser les ventes et prévenir les transactions frauduleuses, en plus de tenir compte d’une variété élevée de facteurs que les humains, aussi expérimentés soient-ils, ne peuvent tout simplement pas rivaliser.

Déjà, des études ont démontré que l’intelligence artificielle performait mieux que nous sur de courtes périodes et, au fur et à mesure qu’ils prendront de l’expérience et de l’expansion, finiront par les surpasser entièrement.

Juste pour vous donner une idée, un Américain nommé Jackson Greathouse Fall a récemment demandé à la populaire application ChatGPT de lui montrer les meilleures façons d’investir 100 $ pour générer le plus de profit possible. En suivant les conseils du robot, l’homme a fondé une entreprise à part entière et déclaré avoir réussi à collecter près de 1400 $ en une seule journée. Après avoir vendu 2% des parts à un investisseur, sa société serait désormais évaluée à 25 000 dollars, sans même avoir vendu un seul produit.

C’est à prendre avec un grain de sel, évidemment, mais ce n’en est pas moins impressionnant.

Et les conseillers financiers, dans tout ça? Qu’adviendra-t-il de ces gardiens de nos portefeuilles si les chatbots savent déjà exécuter des prouesses de la sorte? Plusieurs en sont à se demander quelle sera la pertinence de cet emploi, surtout en sachant que les robots-conseillers (robo-advisers) gagnent rapidement du terrain.

Pour faire simple, les robots-conseillers sont des services automatisés de gestion qui utilisent des algorithmes sophistiqués pour recommander des placements diversifiés et sur mesure aux investisseurs. De nombreuses institutions bancaires en font déjà bon usage puisqu’ils sont plus précis et rapides que les conseillers traditionnels, analysent de grandes quantités d’informations en un rien de temps et, surtout, savent les résumer en des termes simples, des éléments clés de l’industrie des services financiers.

Qu’il s’agisse d’offrir du support automatisé à toute heure du jour ou de la nuit ou de personnaliser les solutions de gestion de patrimoine, des outils financiers de la sorte possèdent des avantages plus qu’alléchants, tant pour les clients que pour les entreprises. Ils parviennent notamment à identifier les tendances et les modèles du marché qui seraient impossibles à repérer avec les méthodes classiques, leur permettant de fournir des prévisions et des informations précises et d’adapter leurs stratégies en temps réel à l’évolution des conditions du marché.

L’objectivité de ces systèmes intelligents est également un avantage substantiel pour les utilisateurs. Bien que les algorithmes puissent parfois contenir des données d’entraînement biaisées, un système d’IA est généralement plus impartial qu’un humain dans son jugement, donc moins prompt à refuser des services en se basant sur l’apparence, le statut social ou la situation financière d’un individu. Le secteur financier ayant longtemps été jugé comme étant élitiste et discriminatoire, l’intelligence artificielle sera-t-elle en mesure de le démocratiser? C’est bien probable.

Évidemment, l’amour que les gens entretiennent envers ces investisseurs virtuels varie. D’un côté, certains préfèrent le côté humain et la touche personnelle de leur propre conseiller et peinent à faire confiance à des machines anthropomorphisées avec lesquelles ils n’entretiennent pas réellement de liens. De l’autre, nous avons les générations plus jeunes qui sont largement habituées aux nouvelles technologies et qui profitent amplement de la liberté d’action et de la facilité d’usage des services en ligne.

Une chose est certaine, les utilisateurs ont plus que jamais soif d’indépendance financière et ils ont désormais la capacité de gérer eux-mêmes leur santé monétaire, chose qui n’était presque pas possible auparavant. L’IA donne au commun des mortels des façons plus intelligentes, sécuritaires et pratiques d’économiser et d’investir leur capital.