15 juil. 2024
L’avenir du travail à l’ère de l’IA
Intelligence artificielle
La nature même du travail s’apprête à vivre une profonde transformation. Avec les avancées technologiques incroyables auxquelles nous avons assisté dans la dernière année en IA, la porte est maintenant ouverte à des opportunités que nous n’avions pas encore osé imaginer. Par contre, la table est aussi mise pour de nombreux défis que nous devrons relever incessamment.
Entre autres, nous devrons repenser à l’essence du travail alors qu’une multitude de postes disparaîtront et que d’autres seront créés. Nous devrons nous poser des questions fondamentales sur le lien entre humains, machines et égalité, ainsi que nous interroger par rapport aux compétences que nos enfants devront posséder pour survivre et, espérons-le, prospérer.
Le futur du travail n’englobe pas juste l’intégration de l’IA dans nos vies professionnelles, mais surtout la transformation de nos habitudes et la réorganisation de nos industries. Comment ne pas s’inquiéter lorsque selon le «Rapport sur l’avenir de l’emploi» du Forum économique mondial, 23% des métiers vont changer d’ici 2027 ? Que 83 millions de postes seront supprimés ? Que d’après McKinsey, l’IA bouleversera 400 millions d’emplois sur la planète ?
Il est légitime de se demander comment nous pouvons naviguer avec succès dans ce paysage dynamique et comment nous pouvons nous assurer que tous puissent tirer profit des avancées technologiques.
Si nous considérons les trois dernières révolutions industrielles, soit la mécanisation vers 1780, l’électrification vers 1870 et l’automatisation vers 1970, force est de constater que le marché du travail a, chaque fois, été chamboulé, pour le meilleur ou pour le pire. Sachant cela, quels processus pouvons-nous mettre en place pour que la révolution 4.0, celle de la numérisation et de l’introduction des technologies numériques, propose des changements qui tendent vers le positif et que les impacts négatifs sur la population soient réduits au maximum ?
Création et transformation de postes
Ce qui fait le plus jaser, c’est la crainte d’être remplacé par des machines. Selon un sondage de Forbes Advisor, 77% des répondants se disent inquiets face à d’éventuelles suppressions de postes occasionnées par l’avènement de l’IA. Et on trouve aussi qu’à première vue, ça peut faire peur !
Ce qu’il est nécessaire de comprendre, c’est que si 83 millions d’emplois seront supprimés, c’est également 67 millions qui seront créés, selon les prévisions du Rapport sur l’avenir de l’emploi. Pour pourvoir ces nouveaux postes et permettre à divers salariés d’y accéder, les entreprises et gouvernements devront soutenir la transition en pensant à des programmes de formations ou d’enseignement. De plus, pour garantir que les impacts négatifs sur la population soient minimes et que l’individu soit au centre des décisions prises, il faudra mettre en place des structures sociales.
L’autre chose à garder en tête, c’est que l’intelligence artificielle, dans la plupart des cas, ne remplacera pas l’être humain, mais l’accompagnera plutôt dans ses tâches quotidiennes et augmentera sa productivité.
Donc oui, peut-être votre travail est-il appelé à se transformer. Toutefois, cela ne veut pas dire que vous en sortirez perdant. Avez-vous pensé à tout ce que vous pourrez faire de plus avec ce temps gagné grâce à l’IA, à tous les changements positifs qui pourraient survenir ?
4 jours/semaine pour la répartition équitable des bénéfices de l’IA
Parlant de productivité, êtes-vous au courant du projet de loi poussé par Bernie Sanders à la mi-mars ? Sa nouvelle législation vise à réduire la traditionnelle semaine de 40 heures à 32 heures, et ce, sans baisse de salaire. Son argument principal ? Dans une publication sur X (anciennement Twitter), il explique :
«Avec l’explosion des technologies et l’augmentation de la productivité des travailleurs, il est temps de passer à la semaine de 4 jours sans perte de salaire. Les travailleurs aussi doivent bénéficier de la technologie, pas seulement les PDG.»
Les employés seraient, toujours selon le sénateur, jusqu’à 400 fois plus prolifiques que dans les années 1940 ; pourquoi alors ne pas les faire profiter de la croissance qu’ils occasionnent ? Pour appuyer son projet de loi, il mentionne une étude massive concernant l’essai de la semaine de 4 jours au Royaume-Uni. Celle-ci aurait été tellement positive, autant pour le bien-être des salariés que financièrement, que 92% des compagnies participantes ne retourneront pas en arrière.
Bien que nous ne sachions pas encore comment cette histoire se terminera et la façon dont ce projet de loi sera reçu, Bernie Sanders a raison sur au moins un point : face à cette révolution industrielle qui ne manquera pas de chambouler le marché du travail, il est grand temps de revoir notre manière de concevoir le travail !