26 août 2024
Rattraper l’Europe : la tendance mondiale favorise les « greentech » et le Canada accuse un retard important
Technologie
En avril dernier, on s’est rendu à Hannover Messe, le plus gros Salon de transformation industrielle au monde. On parle ici de 4000 exposants répartis dans 34 pavillons gros comme la place Bonaventure. Si on n’avait qu’un seul constat à faire, c’est celui-ci : nos entreprises canadiennes trainent de la patte au niveau des technologies vertes comparativement à ce qu’on voit en Europe.
De quoi on parle?
Les technologies vertes propulsées par l’IA existent et les bénéfices financiers engendrés par les pratiques durables sont prouvés!
L’étiquette verte se retrouvait partout, dans toutes les solutions proposées. Quelqu’un s’y serait rendu avec l’objectif d’intégrer des pratiques écoresponsables dans leurs processus d’entreprise qu’il en serait ressorti avec une mine d’informations et un vaste réseau de contacts! Le plus impressionnant dans cette histoire, c’est que la plupart des solutions environnementales étaient faisables, démontrées avec des chiffres et des études de cas.
Et vous devinez où on s’en va: elles peuvent absolument s’appliquer aux compagnies du Canada.
Les grandes entreprises sont de la partie
Le message est fort et porté par d’énormes entreprises. Chez Microsoft, par exemple, littéralement 1 solution sur 2 était étiquetée « greentech ». Dans le kiosque de Siemens, l’entièreté de ce qui était présenté avait une saveur écologique. Ce n’est pas peu dire, car leur espace faisait le quart d’un pavillon.
Ils montraient, entre autres, leurs usines intelligentes orientées vers une production qui réduisait le CO2 et la consommation d’énergie. Par exemple, leur usine à Amberg utilisait l’Internet des Objets, l’intelligence artificielle et les jumeaux numériques pour réduire les erreurs de production, améliorer l’efficacité énergétique et réduire les émissions de CO2. Celle de Chengdu tirait profit de l'automatisation avancée, de la robotique et de l’analyse de données en temps réel pour créer une flexibilité de production, réduire la consommation d’énergie et optimiser les ressources.
Ils exposaient aussi leurs différentes chaînes d’approvisionnement, et pour chacune des étapes de celles-ci, comme le transport, la gestion des stocks, présentaient des éléments d’économie, de réduction et de réutilisation. Ils affirmaient même que d’ici 2030, Siemens au grand complet serait carboneutre!
Pourquoi c’est important?
Les changements climatiques pourraient coûter 38 milliards de dollars par an d'ici 2049.
Une étude publiée par le journal Nature nous apprend que les coûts des changements climatiques dépassent déjà de 6 fois ce que coûteraient les mesures pour limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés au-dessus des niveaux préindustriels, comme le commandait le traité de Paris. Eh oui, la facture s’élèverait à 38 milliards de dollars par an d’ici 2049.
Pourquoi cela? Parce que les conditions météorologiques extrêmes aggravées par les changements climatiques sont une cause cachée de l'inflation. Les fortes pluies menant aux inondations, les vagues de chaleur et ses effets sur la santé humaine, les ouragans, l’élévation du niveau de la mer et les sécheresses qui menacent l’agriculture entraînent des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement. Ces facteurs génèrent une pression vers le haut sur les prix de tous les produits, de la nourriture à l'électronique en passant par les vêtements.
Qu’est-ce que ça signifie?
L’IA aura un rôle important à jouer au niveau de la bataille contre les changements climatiques, de l’effacement de l’empreinte carbone et de l’écologie comme vecteur d’un avenir plus vert et durable.
On estime que l’IA pourrait contribuer à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 5 à 10% d’ici 2030.
Capgemini a réalisé un sondage auprès de 2000 leaders d’entreprise, dans 15 pays et diverses industries, concernant les priorités d’investissements des organisations en 2024. Évidemment, la durabilité est ressortie du lot.
Les compagnies investissent de plus en plus dans des technologies propres afin de se prémunir contre les effets des désastres naturels, causés par les changements climatiques, qui peuvent affecter leur chaîne de production. Le risque est réel et l’absence de pratique durable est désormais considérée comme une menace pour les investisseurs.
Les perspectives de Vooban :
Ce qui est bon la planète peut aussi être bon pour les affaires.
On parle beaucoup d’investissements, parce qu’on le sait, les technologies propres ne sont pas données. Mais si après leur implantation, elles pouvaient vous sauver de l’argent? Voire, vous en rapporter?
Sur la base d'une enquête menée auprès de 5 000 cadres supérieurs dans 22 secteurs d'activité et 22 pays, l'IBM Institute for Business Value a déterminé que les organisations qui mettent en œuvre du développement durable peuvent ainsi accroître de manière significative la valeur de leur entreprise.
Même que les statistiques à l’appui sont étonnantes! Toujours selon cette étude, la mise en place de telles mesures produirait en moyenne une croissance des revenus de 16% et l’entreprise serait 52% plus susceptible de surpasser leurs compétiteurs en termes de rentabilité. La raison : ces nouvelles pratiques deviennent un accélérateur de la transformation de l’entreprise.
Il existe de nombreux exemples de façons dont les dirigeants d’entreprises ont travaillé pour rendre les différents processus de leur entreprise durables, tout en s’assurant d’obtenir des retombées financières positives. Vous désirez un exemple?
Flyscan a mis au point une plateforme unique au monde pour la détection des menaces et des fuites de pétrole sur les pipelines. À l’aide de caméras fixées à l’avion qui survole les infrastructures, un système d’IA peut repérer les dangers de façon autonome, c’est-à-dire sans qu’un humain soit impliqué. En collaboration avec la compagnie, nous avons développé une application mobile permettant aux pilotes dans l’avion de recevoir des alertes en temps réel lorsqu’une menace est détectée à proximité. Ce projet réduit considérablement les coûts de maintenance, minimise les risques d’accidents et prévient les catastrophes environnementales liées aux fuites de pétrole, de gaz naturel ou d’autres produits.
Êtes-vous prêts à plonger avec nous au cœur de ce sujet important?
Pour aller plus loin :
Après l’industrie 4.0, l’industrie X !
Ceux qui n’auraient pas effectué leur virage 4.0 (procédés numériques, machines connectées et intelligentes) seront surpris de réaliser à quel point ils sont en retard! Après les buzz de l’industrie 4.0 et 5.0, l’industrie X fait son apparition. Elle renvoie à l’interconnectivité de toutes les chaînes d’approvisionnement.
En gros, après la transformation numérique d’une entreprise, celle-ci rend disponibles ses données à ses fournisseurs ainsi qu’à ses clients, et tout le monde travaille ensemble pour créer la chaîne d’approvisionnement la plus optimale possible - couper les coûts, gagner en efficacité et réduire l’empreinte carbone!